Basé sur la contre-enquête de Michel Bouffioux, ce spectacle d’expertise citoyenne aborde avec sobriété, nuance et humanité la complexité de cette tragédie du XXIe siècle.
La nuit du 16 au 17 mai 2018, au coeur de l’Europe, une camionnette transportant une trentaine de migrants tente d’échapper à un contrôle policier. Mawda, une enfant d’origine Kurde, âgée de 2 ans, se trouve avec d’autres enfants dans ce véhicule. Au terme d’une poursuite de plusieurs kilomètres sur l’autoroute, la police fait feu sur les fugitifs et tue Mawda.
« Mawda interpelle nos consciences. Elle nous dit quelque chose de ce monde. Ecoutons-là.» Michel Bouffioux, dans Paris Match, octobre 2021.
« Mawda était sans doute une enfant ordinaire. L’exil de ses parents, un exil ordinaire. Le policier qui a tiré, un policier ordinaire. Les journalistes qui ont rapporté la version de la police, des journalistes ordinaires. Les avocats qui défendent et les magistrats qui jugent, ordinaires eux aussi. Les citoyens qui ont pendu des vêtements d’enfant à leurs fenêtres, des citoyens ordinaires. Ceux-là peut-être même qui marchaient vêtus de blanc, il y a vingt-cinq ans, parce qu’ils répugnent l’ordinaire de petits enfants tués. Et c’est en comédiens, en sortant de leur ordinaire, que ces citoyens, par leurs voix et leurs corps engagés, dépouillent ce même ordinaire de son horreur et placent celle-ci au centre de la scène. Et ils créent l’hétérotopie de l’horreur extra-ordinarisée. » Sibylle Gioé, avocate
Avec : Elodie ROMAN, Sarah TESTA, Benjamin VRANCKEN et la participation d’Adam OMAR et Pauline ANSAY
Musique originale : José GIOÉ
Costumes : Marie-Hélène TROMME
Lumières et Régie générale : Guillaume van DERDON
Scénographie et mise en scène: Jean VANGEEBERGEN
Regard: Sarah TESTA
En coproduction avec Arsenic2, Le Théâtre de la Renaissance et Accord’Art
Avec le soutien du Centre culturel des Chiroux et du Manège Fonck.